Comme d'habitude, big respect au(x) traducteur(s) mais il reste encore pal mal de points noirs. Pour m'en tenir au refrain, et en mettant de côté les passages non traduits, voilà ce qui cloche à mon humble avis:
(1) "bitch i can trust": ce n'est pas une "sal*pe" que Nas appelle de ses voeux mais une "bitch" au sens non péjoratif du terme i.e une meuf (after all the shit he went through with Kelis get it?)
(2) "shooters i can trust": le terme renvoie à des amis prêts à aller jusqu'à faire parler la poudre, le terme "tireurs" colle moyen;
(3) "goons that know how to spot judas": les "goons" en question sont les gardes du corps avec lesquels Nas se déplace le plus clair de son temps (par exemple le fameux Horse qui lui avait jadis volé la vedette sur le titre "Oochie Wally");
Au final, le refrain pourrait donner quelque chose plus dans le style:
"Il m'faut une racli sur qui compter, des raclos sur qui compter!/
Pour gérer mon pèze des chiffreurs sur qui compter!/
Pour s'plier en quatre pour mes décisions, un baveux sur qui compter!/
La fiance-con, putain cousin j'en redemande!/
Un Ruger sur l'quel compter, des sauces sur lesquels compter!/
Pour rodave les traîtres, des gros bras sur qui compter!/
Et si j'peux pas t'faire fiance-con qu'est-ce que tu fous là?/
J'vois d'plus en plus clair dans l'jeu d'certains d'entre vous!"
C'est dommage que vous travailliez pas plus les traductions des artistes comme Nas ou encore Jay Z et, plus généralement, que vous traduisiez tous les artistes hip hop ou non sur le même mode. En bonne logique, les traductions des artistes rap devraient suivre le schéma (slang -> english -> français-> argot) au lieu de ça vous vous arrêter au Français de Molière en général.
Au risque d'être honni voir pire banni du site, je pense que quelques coquilles se sont glissées dans la traduction fournie et, qu'en conséquence, il n'est pas impossible de l'améliorer même si ce morceau fait partie du lot de ceux qui ont vraisemblablement été mis à jour avant l'été.
"Got Ur Self a Gun" c'est la version media-friendly de "Ether" c'est à dire un morceau qui vient en réponse aux attaques répétées de Jay Z et, notamment, du chantage par lequel celui-ci avait achevé le couplet de son morceau "Takeover". A la surprise générale, Nas relève le défi en reprenant la ligne directrice et le slogan explicite du morceau "Woke up This Morning" du groupe Alabama 3 qui servait, soit dit en passant, de générique à ce qui était alors la série du moment, à savoir les "Sopranos".
Pour la petite histoire, le morceau des Alabama 3 s'inspirait de l'histoire d'une femme battue qui, un beau jour, avait décidé d'en finir avec son mari après de nombreux mois de violence conjugale. Nas joue avec le sample qu'il met en quelque sorte en scène. D'abord, il se met dans la peau de l'agressé excédé et confirme les affirmations de la vois samplée - Tu t'es lévé c'matin... (Ouais!) et t'es dégoté un flingue (Ouais, ouais, ouais!) - pour bien planter le décor. Ensuite pour le refrain refrain il procède de manière diamétralement opposée - Yo en territoire ennemis par les temps qui courrent/donc, j'me suis équipé j'espére qu'tu t'es ['dégoté un gun!'] - en inversant la donne comme si la voix samplée s'adressait cette fois-ci directement à Jay Z.
Voici quelques pistes d'amélioration couplet par couplet sans aucune prétention à l'exhaustivité:
Pour ce qui est du 1ER COUPLET, Nas se targue d'évoluer dans "l'élite du rap game" et affirme que le Monde lui appartient toujours en référence à la 4ème piste de son album de référence; ensuite il souligne moins s'être "embrouillé" avec Biggie mais plutôt s'être tiré la bourre avec ce dernier avant de prodiguer quelques conseils à ses adversaires - "Plutôt intéret à serrer les rangs bande de tocards, vos équipes ont raf, vous sentez/l'courroux d'un tueur parce que ceci est mon rectangle vert/j'expédie mes passes d'puis un barillet, sapes rembourées aux épaules/mais l'logo QB n'signifie en aucun cas QuaterBack!." - et d'achever son couplet par une dédicasse - "C'est pour les tieks près du magasin du coin" -
En ce qui concerne le second couplet, Nas commence par se décrire - "Toi même tu sais l'frangin s'est fait remettre sa chico ébréchée en place/Coupe ciselée au millimètre, vaillant à jamais, c'est/l'comeback du fils prodige, recheton du mellowman/ " - avant de tancer Jay Z sur son quidam de paternel qui l'a abandonné à l'enfance. Ceci fait il s'adresse à nous autres en évoquant l'attente qui était celle du public pour un retour aux sources de l'Illmatic one - "Vous attendiez tous le vrai sauveur/en tirant sur d'l'herbe exotique et en tisant d'la vodka" -, les saillies qu'il a subi ainsi que les évènements qui ont conduit à se retour - "Papi Chulo suriné, sorti du coltar à l'hosto" - ainsi que la résilience - "jeter l'éponge, jamais, n'oublis pas 'Nas Triomphera!' " - dont il a du faire preuve pendant cette épreuve du feu. Là il fallait vraiment être un fan pour déchiffrer car Nas fait référence à une phase - "i do this through righteous steps!" - d' "It Ain't Hard to Tell" ("i do this through righteous steps!"), version tunée du morceau "Nas Will Prevail" qui figurait à la base sur sa K7 demo au début des années 1990. Pour le reste Nas porte une charge à l'encontre des membres de Roc-A-Fella - Pour oim pas de mort lente, j'fais virvolter vos bandanas à la Petey Pablo!pourtant c'est bien NASdaq dans ma NASmobile/Avec c'flow qui pourrait m'mettre à l'amende? Pour sûr pas un ambassadeur d'la soul! - et non "j'ai un max de fric et les caisses que je veux..." comme indiqué.
Enfin, le troisième et dernier couplet comporte deux-trois coquilles dont je vous - et me - fait grâce parce que ce commentaire est déjà bien trop long...
VBK j'ai bien compris que morceau fait partie des sons appelés à faire partie du toilettage - "mise à jour " - que tu évoquais. Dans cette optique une petite piste pour le refrain de Victoria Monet:
"Rien de toi… n’entre dans la r’cette de ce qui fait d’moi c’que j’suis…
Question d’vécu…là d’où j’viens ; tu pourrais pas comprendre :…
j'reviens d'loin…
C'que j'fais...t'auras beau tenter t'en s'ras jamais capable...
Question d’vécu…là d’où j’viens ; tu pourrais pas comprendre :…
j'reviens d'loin…reviens d'loin!"
Avant toute chose une pensée pour l'auteur de la traduction dont je salue le boulot parce qu'appliqué à des morceaux de rap, à fortiori de Nas, l'exercice est des plus délicat.
Ceci dit, le Nas stan que je suis a relevé quelques coquilles: il commence pas envoyer un peace aux Five Percenters qui sont les tenants d'une école de pensée pro black (un genre de franc-maçonnerie communautaire) puis aux pionniers du web (en particulier aux hommes noirs parmi eux), ensuite y a des bouts de textes non traduits ("make me a movie first...", "feel like a knight of England", "slim pickings")...
Pour moi "STAY" c'est paradoxalement l'histoire du départ d'un homme, Nasir Jones, sur les sentiers de la reconstruction au lendemain d'un divorce houleux venu ponctuer quatre années d'une union avec une femme, Kelis Rogers, désormais mère du petit frère de sa Destiny de fille.
Dans quelle mesure un père peut-il tourner la page et prendre toute sa place dans la vie du nouveau né issu de l'union dissoute? Le mood est jazzy, les accents mélancoliques et la réponse de Nasir tient ici en ces quatre lettres "stay" ou "rester".
Rester, d'abord, bien campé dans la vie de célibataire dans laquelle le divorce l'a symboliquement précipité; parcourir le monde, flirter avec des starfukeuzes - "BM série 7 blanche, m'faisant pépon l'ch***e par une poupée/j'vis dangereusement, elle est macquée avec une vedette/C'est une starfukeuse, elle n'a que l'embarras du choix/...Elle en jette mais sans plus y'a pas à dire j'suis blasé/Mais voilà c'est un sacré coup, donc il s'pourrait bien que j'....(resteeeee)" - i.e jouir d'une liberté hier encore enserrée dans les liens du mariage dans lesquels il se sentait à l'étroit.
Rester, ensuite, en bonne intelligence avec Kelis pour prendre toute sa place auprès du gamin et en finir avec les prises de bec à répétition les jours d'exercice du droit de visite et d'hébergement - "Okay je peux pas t'encadrer mais j'ai hâte de t'affronter vendredi soir prochain " - ainsi que les risques de dérapages qui vont avec - "L'mois dernier j'étais à deux doigts d'lever la main sur toi/Tu t'ai réfugiée, j'ai culpabilisé, est-ce là un signe par rapport à toi?" - et dont personne ne sort réellement gagnant.
Enfin, rester philosophe et accepter la haine comme ses consœurs que sont l'Amour et l'admiration. Tel est, en substance, le propos de l'Illmatic one lorsqu'il conclu: "j'aime pas vous savoir dans les parages mais j'veux qu'vous...(restiezzzzz)!"
Encore une fois total respect pour le traducteur mais à mes yeux la critique doit être constructive ou ne pas être...
Nas chronique un bout de l'histoire du rap avec son regard d'insider tout en profitant de l'occasion pour lancer deux trois piques en direction de son rival d'alors, le Jigga man.
L'essentiel du refrain correspond à des phases empruntées à Notorious Big et reemployées pour dénigrer un Jay-z connu - et parfois critiqué - pour s'emparer de nombreuses rhymes du Roi défunt. Utiliser les armes du maître - Biggie - contre l'élève - JayZ - telle est la démarche de Nas sur le mystique "Last Real Nigga Alive".
Ce morceau est un deux en un puisqu'il démarre par un ego trip teinté à la sauce sucess story - "rags to riches" - avant de s'achever par une tirade contre la censure dont Nas s'estimait, à tord ou à raison, victime à l'époque. La traduction est globalement bonne, cependant j'ai relevé quelques petites coquilles.
Au niveau du refrain Nas commence par tracer un parallèle entre la progression de sa carrière et le cheminement d'une automobile - un bolide bien sûr - fendant la route à toute allure en passant de file en file. C'est là l'idée que le réalisateur du clip a mis en avant puisque Nas y apparait sur le siège passager de l'Audi R8 conduite par Keri Hilson...
"Chain gleaming, switching lanes two-seater
Chaîne rutilante, zig-zaquant d'file en file, au volant d'une biplace"
Ensuite, il parle de lui a la troisième personne - "can't leave it, the game needs HIM/Il ne peut pas l'quitter, l'rap a b'soin d'lui" - ce qui lui permet d'introduire la phase suivante qui se termine par "believe in".
Dans le 1er couplet: "crooks and castle" correspond à une marque; ensuite il clame être le taulier du rap depuis le début des années 90 c'est à dire le temps où il portait des survet Fila de d'dealer et roulait en merco 190...
Dans le second couplet, Nas commence par faire l'étalage de son goût prononcé pour les armes - "Teneur de crosse, rechargeur, j'vous attends de pied ferme!" - avant de faire le parallèle entre sa personne et l'un des plus puissant primate de la création; il enchaîne avec un ton sur ton entre son passé de dealer - "des neuf millis, Berettas et du trafic de dope.." - et son quotidien de millionnaire - "au bon temps dans les caves à vin, clubs de golfe et autres caves à cigares" - qu'il fini par considérer comme les signes extérieures du mode de vie "gansta".
Enfin, le 3ème couplet est l'occasion pour Nas de se présenter sous traits du héros évoqué dans le titre de la chanson, l'héroïsme résidant en l'espèce dans la force de caractère dont il a dû faire preuve face à la levée de bouclier suscitée par son intention d'intituler son album "Nigga".
"Still in musical prison, in jail for the flow
Toujours entravé dans ma musique, emprisonné pour mon flow
Try telling Bob Dylan, Bruce, or Billy Joel they can't sing what's in their soul!...
Essayes-donc d'empêcher Bob Dylan, Bruce ou Billy Joel d'faire la musique qui leur chante!..."
Trust
NasComme d'habitude, big respect au(x) traducteur(s) mais il reste encore pal mal de points noirs. Pour m'en tenir au refrain, et en mettant de côté les passages non traduits, voilà ce qui cloche à mon humble avis:
(1) "bitch i can trust": ce n'est pas une "sal*pe" que Nas appelle de ses voeux mais une "bitch" au sens non péjoratif du terme i.e une meuf (after all the shit he went through with Kelis get it?)
(2) "shooters i can trust": le terme renvoie à des amis prêts à aller jusqu'à faire parler la poudre, le terme "tireurs" colle moyen;
(3) "goons that know how to spot judas": les "goons" en question sont les gardes du corps avec lesquels Nas se déplace le plus clair de son temps (par exemple le fameux Horse qui lui avait jadis volé la vedette sur le titre "Oochie Wally");
Au final, le refrain pourrait donner quelque chose plus dans le style:
"Il m'faut une racli sur qui compter, des raclos sur qui compter!/
Pour gérer mon pèze des chiffreurs sur qui compter!/
Pour s'plier en quatre pour mes décisions, un baveux sur qui compter!/
La fiance-con, putain cousin j'en redemande!/
Un Ruger sur l'quel compter, des sauces sur lesquels compter!/
Pour rodave les traîtres, des gros bras sur qui compter!/
Et si j'peux pas t'faire fiance-con qu'est-ce que tu fous là?/
J'vois d'plus en plus clair dans l'jeu d'certains d'entre vous!"
C'est dommage que vous travailliez pas plus les traductions des artistes comme Nas ou encore Jay Z et, plus généralement, que vous traduisiez tous les artistes hip hop ou non sur le même mode. En bonne logique, les traductions des artistes rap devraient suivre le schéma (slang -> english -> français-> argot) au lieu de ça vous vous arrêter au Français de Molière en général.
Got Ur Self A Gun
NasAu risque d'être honni voir pire banni du site, je pense que quelques coquilles se sont glissées dans la traduction fournie et, qu'en conséquence, il n'est pas impossible de l'améliorer même si ce morceau fait partie du lot de ceux qui ont vraisemblablement été mis à jour avant l'été.
"Got Ur Self a Gun" c'est la version media-friendly de "Ether" c'est à dire un morceau qui vient en réponse aux attaques répétées de Jay Z et, notamment, du chantage par lequel celui-ci avait achevé le couplet de son morceau "Takeover". A la surprise générale, Nas relève le défi en reprenant la ligne directrice et le slogan explicite du morceau "Woke up This Morning" du groupe Alabama 3 qui servait, soit dit en passant, de générique à ce qui était alors la série du moment, à savoir les "Sopranos".
Pour la petite histoire, le morceau des Alabama 3 s'inspirait de l'histoire d'une femme battue qui, un beau jour, avait décidé d'en finir avec son mari après de nombreux mois de violence conjugale. Nas joue avec le sample qu'il met en quelque sorte en scène. D'abord, il se met dans la peau de l'agressé excédé et confirme les affirmations de la vois samplée - Tu t'es lévé c'matin... (Ouais!) et t'es dégoté un flingue (Ouais, ouais, ouais!) - pour bien planter le décor. Ensuite pour le refrain refrain il procède de manière diamétralement opposée - Yo en territoire ennemis par les temps qui courrent/donc, j'me suis équipé j'espére qu'tu t'es ['dégoté un gun!'] - en inversant la donne comme si la voix samplée s'adressait cette fois-ci directement à Jay Z.
Voici quelques pistes d'amélioration couplet par couplet sans aucune prétention à l'exhaustivité:
Pour ce qui est du 1ER COUPLET, Nas se targue d'évoluer dans "l'élite du rap game" et affirme que le Monde lui appartient toujours en référence à la 4ème piste de son album de référence; ensuite il souligne moins s'être "embrouillé" avec Biggie mais plutôt s'être tiré la bourre avec ce dernier avant de prodiguer quelques conseils à ses adversaires - "Plutôt intéret à serrer les rangs bande de tocards, vos équipes ont raf, vous sentez/l'courroux d'un tueur parce que ceci est mon rectangle vert/j'expédie mes passes d'puis un barillet, sapes rembourées aux épaules/mais l'logo QB n'signifie en aucun cas QuaterBack!." - et d'achever son couplet par une dédicasse - "C'est pour les tieks près du magasin du coin" -
En ce qui concerne le second couplet, Nas commence par se décrire - "Toi même tu sais l'frangin s'est fait remettre sa chico ébréchée en place/Coupe ciselée au millimètre, vaillant à jamais, c'est/l'comeback du fils prodige, recheton du mellowman/ " - avant de tancer Jay Z sur son quidam de paternel qui l'a abandonné à l'enfance. Ceci fait il s'adresse à nous autres en évoquant l'attente qui était celle du public pour un retour aux sources de l'Illmatic one - "Vous attendiez tous le vrai sauveur/en tirant sur d'l'herbe exotique et en tisant d'la vodka" -, les saillies qu'il a subi ainsi que les évènements qui ont conduit à se retour - "Papi Chulo suriné, sorti du coltar à l'hosto" - ainsi que la résilience - "jeter l'éponge, jamais, n'oublis pas 'Nas Triomphera!' " - dont il a du faire preuve pendant cette épreuve du feu. Là il fallait vraiment être un fan pour déchiffrer car Nas fait référence à une phase - "i do this through righteous steps!" - d' "It Ain't Hard to Tell" ("i do this through righteous steps!"), version tunée du morceau "Nas Will Prevail" qui figurait à la base sur sa K7 demo au début des années 1990. Pour le reste Nas porte une charge à l'encontre des membres de Roc-A-Fella - Pour oim pas de mort lente, j'fais virvolter vos bandanas à la Petey Pablo!pourtant c'est bien NASdaq dans ma NASmobile/Avec c'flow qui pourrait m'mettre à l'amende? Pour sûr pas un ambassadeur d'la soul! - et non "j'ai un max de fric et les caisses que je veux..." comme indiqué.
Enfin, le troisième et dernier couplet comporte deux-trois coquilles dont je vous - et me - fait grâce parce que ce commentaire est déjà bien trop long...
You Wouldn't Understand
NasVBK j'ai bien compris que morceau fait partie des sons appelés à faire partie du toilettage - "mise à jour " - que tu évoquais. Dans cette optique une petite piste pour le refrain de Victoria Monet:
"Rien de toi… n’entre dans la r’cette de ce qui fait d’moi c’que j’suis…
Question d’vécu…là d’où j’viens ; tu pourrais pas comprendre :…
j'reviens d'loin…
C'que j'fais...t'auras beau tenter t'en s'ras jamais capable...
Question d’vécu…là d’où j’viens ; tu pourrais pas comprendre :…
j'reviens d'loin…reviens d'loin!"
Stay
NasAvant toute chose une pensée pour l'auteur de la traduction dont je salue le boulot parce qu'appliqué à des morceaux de rap, à fortiori de Nas, l'exercice est des plus délicat.
Ceci dit, le Nas stan que je suis a relevé quelques coquilles: il commence pas envoyer un peace aux Five Percenters qui sont les tenants d'une école de pensée pro black (un genre de franc-maçonnerie communautaire) puis aux pionniers du web (en particulier aux hommes noirs parmi eux), ensuite y a des bouts de textes non traduits ("make me a movie first...", "feel like a knight of England", "slim pickings")...
Pour moi "STAY" c'est paradoxalement l'histoire du départ d'un homme, Nasir Jones, sur les sentiers de la reconstruction au lendemain d'un divorce houleux venu ponctuer quatre années d'une union avec une femme, Kelis Rogers, désormais mère du petit frère de sa Destiny de fille.
Dans quelle mesure un père peut-il tourner la page et prendre toute sa place dans la vie du nouveau né issu de l'union dissoute? Le mood est jazzy, les accents mélancoliques et la réponse de Nasir tient ici en ces quatre lettres "stay" ou "rester".
Rester, d'abord, bien campé dans la vie de célibataire dans laquelle le divorce l'a symboliquement précipité; parcourir le monde, flirter avec des starfukeuzes - "BM série 7 blanche, m'faisant pépon l'ch***e par une poupée/j'vis dangereusement, elle est macquée avec une vedette/C'est une starfukeuse, elle n'a que l'embarras du choix/...Elle en jette mais sans plus y'a pas à dire j'suis blasé/Mais voilà c'est un sacré coup, donc il s'pourrait bien que j'....(resteeeee)" - i.e jouir d'une liberté hier encore enserrée dans les liens du mariage dans lesquels il se sentait à l'étroit.
Rester, ensuite, en bonne intelligence avec Kelis pour prendre toute sa place auprès du gamin et en finir avec les prises de bec à répétition les jours d'exercice du droit de visite et d'hébergement - "Okay je peux pas t'encadrer mais j'ai hâte de t'affronter vendredi soir prochain " - ainsi que les risques de dérapages qui vont avec - "L'mois dernier j'étais à deux doigts d'lever la main sur toi/Tu t'ai réfugiée, j'ai culpabilisé, est-ce là un signe par rapport à toi?" - et dont personne ne sort réellement gagnant.
Enfin, rester philosophe et accepter la haine comme ses consœurs que sont l'Amour et l'admiration. Tel est, en substance, le propos de l'Illmatic one lorsqu'il conclu: "j'aime pas vous savoir dans les parages mais j'veux qu'vous...(restiezzzzz)!"
Encore une fois total respect pour le traducteur mais à mes yeux la critique doit être constructive ou ne pas être...
Last Real Nigga Alive
NasNas chronique un bout de l'histoire du rap avec son regard d'insider tout en profitant de l'occasion pour lancer deux trois piques en direction de son rival d'alors, le Jigga man.
L'essentiel du refrain correspond à des phases empruntées à Notorious Big et reemployées pour dénigrer un Jay-z connu - et parfois critiqué - pour s'emparer de nombreuses rhymes du Roi défunt. Utiliser les armes du maître - Biggie - contre l'élève - JayZ - telle est la démarche de Nas sur le mystique "Last Real Nigga Alive".
Hero
NasCe morceau est un deux en un puisqu'il démarre par un ego trip teinté à la sauce sucess story - "rags to riches" - avant de s'achever par une tirade contre la censure dont Nas s'estimait, à tord ou à raison, victime à l'époque. La traduction est globalement bonne, cependant j'ai relevé quelques petites coquilles.
Au niveau du refrain Nas commence par tracer un parallèle entre la progression de sa carrière et le cheminement d'une automobile - un bolide bien sûr - fendant la route à toute allure en passant de file en file. C'est là l'idée que le réalisateur du clip a mis en avant puisque Nas y apparait sur le siège passager de l'Audi R8 conduite par Keri Hilson...
"Chain gleaming, switching lanes two-seater
Chaîne rutilante, zig-zaquant d'file en file, au volant d'une biplace"
Ensuite, il parle de lui a la troisième personne - "can't leave it, the game needs HIM/Il ne peut pas l'quitter, l'rap a b'soin d'lui" - ce qui lui permet d'introduire la phase suivante qui se termine par "believe in".
Dans le 1er couplet: "crooks and castle" correspond à une marque; ensuite il clame être le taulier du rap depuis le début des années 90 c'est à dire le temps où il portait des survet Fila de d'dealer et roulait en merco 190...
Dans le second couplet, Nas commence par faire l'étalage de son goût prononcé pour les armes - "Teneur de crosse, rechargeur, j'vous attends de pied ferme!" - avant de faire le parallèle entre sa personne et l'un des plus puissant primate de la création; il enchaîne avec un ton sur ton entre son passé de dealer - "des neuf millis, Berettas et du trafic de dope.." - et son quotidien de millionnaire - "au bon temps dans les caves à vin, clubs de golfe et autres caves à cigares" - qu'il fini par considérer comme les signes extérieures du mode de vie "gansta".
Enfin, le 3ème couplet est l'occasion pour Nas de se présenter sous traits du héros évoqué dans le titre de la chanson, l'héroïsme résidant en l'espèce dans la force de caractère dont il a dû faire preuve face à la levée de bouclier suscitée par son intention d'intituler son album "Nigga".
"Still in musical prison, in jail for the flow
Toujours entravé dans ma musique, emprisonné pour mon flow
Try telling Bob Dylan, Bruce, or Billy Joel they can't sing what's in their soul!...
Essayes-donc d'empêcher Bob Dylan, Bruce ou Billy Joel d'faire la musique qui leur chante!..."